Quel beau disque ! On connaît, bien sûr, ce grand pianiste de jazz qu’est Alain Jean-Marie, musicien attachant, sensible, présent et à l’écoute, toujours juste quels que soient le contexte, l’expression et l’environnement musicaux. De sa rencontre, il y a déjà longtemps, avec la chanteuse italo-suisse Morena Fattorini qui pratique les musiques anciennes et les mélodies classiques, un duo s’est créé, s’est façonné pourrait-on dire, lentement mais profondément, passionnément. Ce long travail d’écoute, de connaissance, de partage des cultures, de mise en commun de répertoires et de pratiques que tout semblait opposer, a fini par donner naissance à ce disque magnifique, d’une grande beauté et d’une cohérence qu’on serait bien en peine de trouver chez ces nombreuses productions de ce fourre-tout qu’on étiquette world music. Enchaîner ainsi airs baroques, mélodies classiques, morceaux des Caraïbes, compositions personnelles — et je n’ai pas parlé de la qualité des textes des auteurs choisis —, et réussir à faire de tous ces éléments une œuvre cohérente, est un véritable tour de force comme seuls les grands artistes, les plus conscients, parviennent à réaliser.
Et sans se renier, la beauté et la
précision du chant s’épanouissent sur le contrepoint jazzy
du piano ; quelques amis musiciens intervenant judicieusement
par-ci par là. Je cite volontiers quelques lignes de la feuille du
service de presse, pour une fois intelligente : « Son
duo (Morena Fattorini) avec Alain Jean-Marie est le fruit de ces
diverses expériences, synthèse épurée de la rencontre des musiques
populaires noires d’Amérique, des musiques classiques sacrées,
profanes et populaires d’Europe et des musiques inspirées par les
muses du quotidien ; il trouve aujourd’hui un aboutissement
avec l’enregistrement d’Abandon à la nuit. »
Enregistrement qui bénéficie d’une
belle prise de son de Philippe Teissier du Cros, et d’un travail
soigné du producteur Xavier Demulder.
Un cadeau précieux à faire et à se
faire.
. ::JB ::.
« Un duo qui étonne et ravit, car la chanteuse vient du classique, écrit ses paroles, et Alain Jean-Marie, on le sait, est un accompagnateur incomparable. Leur Abandon à la nuit ne s’oublie pas. »
« Depuis 1999, Morena Fattorini et Alain Jean-Marie forment un duo atypique, une rencontre du troisième type qui hante les nuits parisiennes. Elle, chanteuse venue du lyrique, lui, pianiste onirique. Ensemble, ils font dialoguer l’écrit, et l’improvisé, le savant et le populaire, pour façonner une expression qui tient tout autant de la tradition des Lieder et du baroque qu’elle doit au jazz. D’Hermeto Pascoal à Al Lirvat, de Manuel de Falla à Henry Purcell, ces univers éloignés se trouvent transfigurés par cette alchimie sensible que l’on nomme musicalité. »
Le Monde, 20 août 2010, chronique de Francis Marmande :
" Alain Jean-Marie vient de publier avec la
chanteuse Morena Fattorini un album rare. Jazz et pas jazz,
improvisation contrôlée, finesse
: Abandon à la
nuit".
Le Monde, 19 décembre 2008, chronique de Michel Contat :
« Morena Fattorini (chanteuse) et Alain
Jean-Marie (piano) nomment leurs représentations musicales «
Abandon à la nuit ». Leur trame unique se compose de divers fils
bien tissés : baroque, opéra, lied, tel est l’apport de la
chanteuse italienne de formation classique ; rythmes
afro-américains et caribéens, improvisation, biguine, celui d’un
des plus grands pianistes de jazz (Alain Jean Marie).
Soirée sensible, originale, musicalement très
excitante. »
Le Monde, 22 février 1999, extrait d'une chronique de Francis Marmande :
"Avant de connaître la chanteuse, avant de découvrir sa voix, son corps de marin, on sait. On sait qu'une vocaliste qui a pu s'entourer de Frédéric Sylvestre ( guitare) ou Gilles Naturel (contrebasse), venue avec son percussionniste Souleymane Mbodj, honorée par Steve Potts, guest-star, plus le meilleur pianiste du coeur, Alain Jean-Marie, on sait que cette chanteuse a quelque chose. Les musiciens ne se trompent pas. C'est une chose complexe, un signal, mais si cela ne devait plus arriver, on sait : on cesserait d'un coup de courir la nuit et la chance de la nuit. Ce n'est pas du" jazz" mais cela ne peut être joué à ce point que par des musiciens de jazz. Ainsi va la vie. Répertoire, Kurt Weill, Hanns Eisler, Bartok, Fattorini elle-même ou Brecht pour les textes. La voix est superbe, clairement affirmée, parfois sans micro, à nu, hors tout effet, la mise en place, heureuse. Morena Fattorini est d'une présence qui fait croire à la personne."
Copyright Morena Fattorini 2013. Tous droits
réservés
Adresse: 187 boulevard Aristide
Briand
94500 Champigny sur Marne
Email: morenafattorini@wanadoo.f